Le pin à crochets
L’arbre existe, avec ou sans nous. Il n’existe pas pour nous servir. À nous d’apprendre à nous en servir au mieux.
Il n’y a pas un arbre qui présente naturellement toutes les qualités que nous pourrions en attendre.
Chaque bois, chaque essence a ses caractéristiques, qui deviennent toutes qualités si nous sommes capables d’en avoir le bon usage.
Tous les arbres sont beaux. Tous peuvent nous être utiles.
Caractéristiques
Le pin à crochet fournit un bois de belle qualité bien que méconnu, car présent en faible quantité et de manière très locale.
C’est en général un bois moyennement nerveux, tendre, léger et assez durable.
Sa densité est d’environ 450 kg/m3 mais peut être supérieure selon la provenance
.
C’est une espèce qui présente habituellement peu de résine, bien que son parfum persiste assez longtemps, même une fois séchée.
L’aubier est blanc jaunâtre, le duramen a tendance à être rougeâtre et c’est un arbre qui a en général des anneaux de croissance étroits et bien marqués.
Son usage actuel
Le pin à crochet est adapté à la construction de charpentes, mais il est peu valorisé en raison de sa présence très localisée (Pyrénées et Alpes en majorité).
En 2014, il a été certifié comme matériau de construction, permettant ainsi désormais son utilisation avec garantie décennale pour les charpentes et divers éléments de structure.
Son utilisation en extérieur, et particulièrement en cas de contact avec le sol, est déconseillée comme pour la plupart des autres pins car il est sensible aux ravageurs et aux champignons.
En usage intérieur il s’utilise sous forme de lambris, menuiserie, aménagement et meubles rustiques.
Son usage d’antan
Un patrimoine local atteste de l’utilisation du pin à crochets à travers le temps.
Les charpentes des bâtiments militaires de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales) construits sous Louis XIV en sont faites et ont très bien passé les siècles.
Il était également apprécié pour la fabrication des orgues, grâce à sa faible rétractabilité. Sa résine servait à la confection de torches.
Son habitat
Le pin à crochets, appelé aussi « pin de montagne » ou « pin de Briançon » est un arbre originaire des montagnes françaises. On le retrouve dans les Alpes et les Pyrénées, plus rarement dans le Jura et le Massif central. C’est l’un des plus anciens pins européens, survivant des dernières glaciations.
C’est une essence pionnière utilisée pour la reforestation des pâturages abandonnés.
Il pousse entre 1600 et 2200 m d’altitude sur des pentes abruptes, des falaises, des éboulis.
Il apprécie les sols siliceux et acides et pousse également dans les tourbières. C’est une essence rustique qui a besoin de lumière mais qui résiste aussi bien à la sécheresse qu’au vent et au froid.
Descriptif botanique
Le houppier du pin à crochets est de forme conique, et ses branches, au feuillage touffu et sombre, s’étalent régulièrement sur un tronc rectiligne. Il peut atteindre 25 m et vivre plusieurs siècles. Dans les zones où le vent souffle fort, il prend une forme rabougrie et asymétrique caractéristique appelée « port en drapeau ».
Il ressemble beaucoup au pin sylvestre. Il s’en distingue par son écorce gris brun, fine mais solide, par ses aiguilles vert foncé et plus épaisses, et par ses cônes qui présentent une écaille qui se recourbe en crochet. C’est l’origine de son nom.
Ses cônes et ses graines servent à nourrir une faune très diversifiée : mulots, oiseaux, écureuils…
Le mot du scieur.