L’érable

L’arbre existe, avec ou sans nous. Il n’existe pas pour nous servir. À nous d’apprendre à nous en servir au mieux.
Il n’y a pas un arbre qui présente naturellement toutes les qualités que nous pourrions en attendre.
Chaque bois, chaque essence a ses caractéristiques, qui deviennent toutes qualités si nous sommes capables d’en avoir le bon usage.
Tous les arbres sont beaux. Tous peuvent nous être utiles.

Caractéristiques

L’érable sycomore est le plus communément travaillé en menuiserie et ébénisterie. L’érable plane présente des caractéristiques très similaires. C’est un bois clair, mi-lourd et mi-dur. Il est résistant à l’usure, solide, élastique et souple. Sa maillure fine et serrée lui donne un aspect satiné sur les plateaux de quartier. Sa densité de 630 kg/m3 est moyenne.
Du fait de son homogénéité et de sa fermeté, il est l’une des essences donnant la meilleure précision et la meilleure qualité de finition aux opérations d’usinages. Il se ponce très bien en donnant un fin poli remarquable et un fini lustré.
La teinte blanc crème, parfois rosée, tirant légèrement sur le jaune pour l’érable sycomore, prend des nuances plus chaudes chez l’érable plane. C’est un bois uniforme au veinage peu visible. Il peut parfois être ondé, lorsque la fibre du bois ne pousse pas droit et donne un effet de petites vagues brillantes. Il est alors utilisé en lutherie.
Particularité : sa blancheur le rend sensible aux tâches et il a parfois tendance à gauchir et à s’oxyder (bois rose) lors du séchage.

Son usage actuel

L’érable est une essence principalement destinée à un usage intérieur.
Sa blancheur est appréciée pour la fabrication de placage, de mobilier, d’aménagements intérieurs et de parquet.
C’est une essence prisée des tourneurs sur bois, des sculpteurs, des couteliers et pour la réalisation de jouets et de petits objets d’artisanat. Elle se prête aussi à la fabrication d’ustensiles de cuisine.
On l’utilise depuis longtemps pour la fabrication d’instruments de musique. En lutherie, par exemple, il est utilisé pour la fabrication des dos, des éclisses et des manches de violon (sycomore ondé).

Son usage d’antan

L’érable était choisi autrefois pour la fabrication des sabots.


Son habitat

L’érable sycomore est un feuillu qui prospère dans les zones montagneuses, jusqu’à 1500 m d’altitude, mais également en plaine. Il est courant en France, particulièrement dans la moitié nord.
Ses exigences sont proches de celles de l’érable plane qui lui ressemble beaucoup, d’où la présence simultanée des deux essences. C’est une essence de lumière, préférant les sols riches et plutôt calcaires.
On le rencontre dans les haies, bois, talus ou lisières forestières, en général en peuplement disséminé au milieu d’autres espèces. L’érable sycomore fait une excellente espèce pionnière, utile dans les premières phases de reboisement naturel ou voulu par l’homme.

Descriptif botanique

Arbre majestueux, le sycomore est le géant des érables. En effet, il peut atteindre 30 m de hauteur et disposer d’un tronc de 1 à 2m de diamètre. Sa croissance est spectaculaire au cours de ses jeunes années. C’est un arbre à tige élancée, dont de grosses branches obliques naissent à partir de son tronc.
Son écorce est d’abord lisse et grise, puis gris rougeâtre et de plus en plus foncée avec l’âge.
Ses feuilles caduques sont opposées, palmées avec cinq lobes pointus. Ses fruits, les samares, comprennent deux graines ailées formant un angle presque droit, alors que ce dernier est moins ouvert chez l’érable plane.

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La blancheur de l’érable ne le rend pas pour autant vierge d’un veinage subtil et discret.