Le noyer

L’arbre existe, avec ou sans nous. Il n’existe pas pour nous servir. À nous d’apprendre à nous en servir au mieux.
Il n’y a pas un arbre qui présente naturellement toutes les qualités que nous pourrions en attendre.
Chaque bois, chaque essence a ses caractéristiques, qui deviennent toutes qualités si nous sommes capables d’en avoir le bon usage.
Tous les arbres sont beaux. Tous peuvent nous être utiles.

Caractéristiques

Le noyer d’Europe est une essence de grande valeur. Son bois est assez dur avec de bonnes propriétés mécaniques. Il est peu nerveux, élastique et relativement dense (660 kg/m3). Son fil est droit à ondulé, légèrement veiné et son grain moyen à fin offre une finition remarquable.
C’est un bois facile à mettre en œuvre, à scier, à usiner et à poncer. Il a une bonne tenue au collage et se laisse facilement cintrer après étuvage.
Sa teinte diffère selon les régions de France et offre une incroyable variation de couleurs foncées à pastel.
Dans les Alpes, il est généralement brun foncé violacé avec des veines marquées. Il peut parfois être brun, gris ou même blanc. Les différentes variations d’un même arbre se marient très bien entre elles. Le noyer a tendance à foncer avec le temps.
Particularité : le noyer est un bois qui présente souvent des nœuds, des courbes ou des blessures.

Son usage actuel

L’aspect sombre du noyer en raison des finitions appliquées autrefois est un peu passé de mode. Mais traité avec simplicité, ses belles teintes grisées sont tout à fait contemporaines.
Il s’utilise en parquet, menuiseries, mobilier et aménagement intérieur.

Il est prisé par les ébénistes qui l’utilisent en massif ou sous forme de placage, ainsi que par les tourneurs et les sculpteurs. On le retrouve également dans l’artisanat, par exemple pour la réalisation de manches de couteaux.

Son usage d’antan

Le noyer est résistant aux chocs (résilient) et résiste très bien aux variations d’humidité dans les pièces. Il était ainsi très utilisé autrefois pour la réalisation de mobilier. Il servait aussi pour la fabrication de crosses de fusils et sabots de grande qualité.
L’écorce de son fruit, la noix, était utilisée pour fournir un colorant appelé brou de noix. Il servait pour la teinture du bois, des étoffes et du cuir, et pour la fabrication d’encre brune. Le brou de noix est encore utilisé mais a été remplacé par de nombreux autres colorants.

Son habitat

Le noyer est un fruitier feuillu originaire des régions tempérées et chaudes, principalement de l’hémisphère Nord, que ce soit en Europe, en Asie ou en Amérique. En France, le noyer est présent sur tout le territoire.
Il est cultivé principalement dans le Dauphiné (Isère et Drôme) et dans le Périgord. Cependant sa disponibilité est faible, moins d’un million de m3 dans les forêts françaises. Issu du croisement entre le noyer commun et le noyer noir, le noyer hybride a fait son apparition il y a une vingtaine d’années. Il est utilisé pour la production de bois car il a une croissance rapide.
Le noyer se sent à son aise dans un sol bien drainé, frais, profond et humifère. Il a besoin d’une bonne exposition au soleil et n’apprécie pas les altitudes supérieures à 750 m. C’est une espèce très rustique qui résiste aux hivers rigoureux (-20°C), mais ses jeunes rameaux souffrent des gelées de printemps.

Descriptif botanique

Le noyer est un bel arbre au port arrondi pouvant atteindre 20 à 30 m et devenir centenaire malgré sa croissance particulièrement lente.
Son tronc est recouvert d’une écorce lisse et blanchâtre.
Ses feuilles caduques mesurent entre 20 et 30 cm, et sont composées de grandes folioles ovales et pointues disposées comme les barbes d’une plume.
Son fruit est la noix, une coquille (noyau) à l’intérieur de laquelle se trouve une amande réticulée.

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Saveur de ses tartes et vins, chaleur de son bois : le noyer est un arbre tout en douceurs.