Le merisier

L’arbre existe, avec ou sans nous. Il n’existe pas pour nous servir. À nous d’apprendre à nous en servir au mieux.
Il n’y a pas un arbre qui présente naturellement toutes les qualités que nous pourrions en attendre.
Chaque bois, chaque essence a ses caractéristiques, qui deviennent toutes qualités si nous sommes capables d’en avoir le bon usage.
Tous les arbres sont beaux. Tous peuvent nous être utiles.

Caractéristiques

Le bois du merisier est solide, assez dur, offrant de bonnes propriétés mécaniques. Il est moyennement dense (600 kg/m3) et se travaille bien à tous les niveaux de transformation : sciage, rabotage, usinage et ponçage. Il peut se tacher avec l’utilisation de colles très acides.

Son fil est droit ou légèrement onduleux, et son grain fin permet d’obtenir un beau poli. Il présente un veinage marqué et harmonieux.

Sa coloration naturelle varie de miel clair à brun rougeâtre, en passant par des teintes vertes et orangées. Cette palette de bruns roses offre un rendu très chaleureux qui tend à se dorer au fil du temps.

Son usage actuel

Le merisier s’utilise en intérieur pour la fabrication de parquets, plinthes, menuiseries, escaliers et mobilier. Sa très belle teinte réchauffe les intérieurs.


Sa structure compacte se prête bien au tournage, au moulurage et à la sculpture ainsi qu’à un usage alimentaire.

Son usage d’antan

Le merisier était auparavant très prisé en placage ou bois massif, pour la réalisation de meubles de style comme les meubles « Louis Philippe ». On l’utilisait pour un grand éventail de mobilier : armoire, chaise, table, coffre, chevet, lit, chiffonnier.
Il était aussi souvent employé en lutherie et pour la fabrication de pipes.

Son habitat

Arbre feuillu appelé aussi « cerisier sauvage » ou « cerisier des oiseaux », il est l’ancêtre du cerisier.
Provenant des rivages de la mer Caspienne, cette espèce s’est répandue en Europe aux temps préhistoriques. Seul arbre de sa famille à ne pas être cultivé, il s’est développé naturellement dans les forêts françaises sauf sur le pourtour méditerranéen.
Exigeant en lumière, le merisier affectionne les sols frais, profonds, riches en matière organique. Il se développe sur des terrains de préférence neutres ou calcaires bien arrosés, mais drainés car il craint l’humidité stagnante.
Il ne pousse pas en peuplement pur, mais en mélange avec d’autres essences.

Descriptif botanique

Le merisier est un grand arbre robuste à fût droit et cylindrique, pouvant atteindre 25 m de haut et ne vivant pas plus d’un siècle. Il a tendance à s’élever pour chercher la lumière, d’où son aspect élancé. Parvenu à maturité, sa cime est ronde et ses branches retombent légèrement à leur extrémité. Il est reconnaissable par son écorce rugueuse qui se détache en lanières horizontales, luisantes, de couleur brun rougeâtre.
Ses feuilles caduques sont alternes, pendantes, oblongues et dentées. Elles mesurent une quinzaine de centimètres et sont reconnaissables grâce à deux petites glandes rouges à leur base.
Ses fruits, les merises, sont charnues avec un noyau. Rouge foncé puis noires, elles sont très appréciées pour fabriquer liqueurs et alcools comme le kirsch d’Alsace.

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Peu nous importe son passé, la chaleur de son veinage est immuable pour réchauffer nos yeux .